J’ai contacté Christelle qui, au travers de la configuration de son logement dans une résidence où se vit l’intergénérationnalité, nous partage sa riche expérience.
Voici son témoignage :
Je m’appelle Christelle, j’ai 48 ans et je réside dans une résidence intergénérationnelle depuis oct 2019. J’ai dû quitter mon logement privé suite à une perte d’emploi pour rejoindre cette résidence sociale, où je demeure actuellement.
Avant d’accepter ce logement, une réunion d’information en la mairie d’Ambarès, nous a été proposée afin de connaître le projet d’intergénérationnalité par le moyen d’un jardin partagé.
C’est un projet auquel j’ai très vite adhéré. J’étais maman, à ce moment-là, d’une enfant de 6 ans, et mon souhait était qu’elle puisse justement garder ce privilège d’être en extérieur malgré la configuration d’habitation en appartement. L’idée d’un jardin m’a extrêmement plu, afin de faire découvrir à mon enfant des savoirs perdus.
Ma fille a très vite aimé et s’est extrêmement intéressée à la connaissance que pouvait avoir d’autres locataires de la résidence sur le savoir et le partage.
Nous sommes de différentes générations. Mon enfant a pu créer du lien avec des personnes âgées pouvant être ses grands-parents qu’elle n’a plus. Des astuces, des conseils, des remèdes médicinaux par les plantes, des savoirs oubliés nous sont donnés (eh oui !!! les légumes ne poussent pas en magasin, mais sont issus de graines, de semences fragiles à savoir manier).
Cela a aussi appris la patience à mon enfant, dans la société « micro-onde » dans laquelle nous vivons, ou tout, est tout de suite. Attendre que ça pousse, savoir doser pour ne pas trop arroser.
La douceur et la bienveillance des générations anciennes qui partagent de grands savoirs, comme des livres d’histoire, tout cela révolutionne nos enfants, cette génération qui a oublié que la nature doit recevoir des soins, elle aussi !!
Ce lien social est d’une extrême importance pour la solidarité. En effet, durant le confinement nous avons pu nous entraider sur le partage de nourriture, sur le fait que quand l’un est malade, l’autre le secourt et le soigne etc.. Et la mamie qui est là, si besoin pour cette enfant avec une maman solo…
C’est tout un ensemble de liens de partage qui rassure et édifie, qui nous maintient dans le fait que nous sommes humains, et que nous avons tous ce besoin de vivre en communauté avec des liens.